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Corpus des textes anonymes : A, B, C et D.

Un losange rouge signale les œuvres vernaculaires médiévales traduites au Moyen Âge ou à la Renaissance.

  1. Anonyme, Anglo-Saxon Chronicle (version F), traduite en latin sous le titre Annales Domitiani latini (A. Vernet, p. 231).
  2. Anonyme (vraisemblablement un dominicain de l’abbaye de Chester, fondée en 1236), Ancrene Wisse (ou Ancrene Riwle) composée après 1236 – et non entre 1215 et 1222 comme on l’a cru longtemps –, pour trois nobles recluses qui résidaient à Derfold, non loin de l’abbaye de Wigmore – à la frontière occidentale des Midlands –, l’original vernaculaire a été conservé. L’évêque de Salisbury Simon de Gand (mort en 1315) en donna une version latine moins d’un siècle plus tard : cette traduction entre en concurrence avec deux versions françaises établies elles aussi sur des textes anglais. (A. Vernet, p. 235 + article dans Scriptorium, p. 96-97).
  3. Anonyme, Bocados de oro, texte castillan (dérivé d’un original arabe du XIe siècle dû à l’émir égyptien Abu’l Wefa Mubeschschir ben Fatik) composé avant 1257 vraisemblablement par un lettré de la cour d’Alfonso X el Sabio, roi de Castille et León de 1252 à 1284 (édition moderne : Bocados de oro. Kritische Ausgabe des altspanischen Textes von Mechthild Crombach, Bonn, Romanisches Seminar der Universität Bonn, 1971 [Romanistische Versuche und Vorarbeiten, 37]) ; la traduction latine, pas antérieure à 1268 mais utilisée dès les années 1305-1315, s’intitule Liber philosophorum moralium antiquorum (éd. Ezio Franceschini, « Il Liber philosophorum moralium antiquorum. Testo critico », Atti del Reale Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, 91:2, 1931-1932, p. 393-597) : elle pourrait être due à Jean de Procida, sans qu’il y ait encore de preuve décisive. De cette traduction latine dérive une version française, les Dits moraux des philosophes, attribuée à Guillaume de Tignonville (mort en 1414), conseiller et chambellan du roi de France Charles VI ; cette version française sert de modèle à une traduction en langue d’oc et à deux traductions anglaises : l’une faite par Stebyn Scrope pour John Fastolf en 1450, l’autre faite par le comte Ryvers entre 1474 et 1477 et publiée par William Caxton en 1477 (voir : Ezio Franceschini, « Il Liber philosophorum moralium antiquorum », Memorie della Reale Accademia nazionale dei Lincei, 327 (ser. VI, vol. III, fasc. V), 1930, p. 354-399, et Clovis Brunel, « Une traduction provençale des Dits des philosophes de Guillaume de Tignonville », dans Bibliothèque de l’École des Chartes, t. 100 (1939), p. 309-328).[signalé par LB]
  4. Anonyme, Continuation des Brabantsche Yeesten (histoire de Brabant, écrite au XIVe siècle par Jan Van Boendale, clerc de la ville d’Anvers) : le livre VII de la continuation anonyme des Brabantsche Yeesten fut traduit de néerlandais en latin en 1439 par Edmond De Dynter (secrétaire des ducs de Brabant de 1412 jusqu’à sa mort à Bruxelles en 1448), qui utilisa sa traduction latine pour écrire le livre VI de sa Chronica nobilissimorum ducum Lotharingie et Brabantie ; cette Chronica latine, qui va jusqu’en 1442, fut ensuite traduite en français, peut-être par Jean Wauquelin vers 1448 (voir : Chronique des ducs de Brabant par Edmond De Dynter (en six livres), publiée d’après le ms. de Corsendonck, avec des notes et l’ancienne traduction française de Jehan Wauquelin, par P. F. X. De Ram, Bruxelles, 1854-1860 ; A. Uyttebrouck, Note sur les rapports du livre VII des Brabantsche Yeesten et du livre VI de la Chronique d’Edmond De Dynter, dans Bulletin de la Commission royale d’Histoire, t. 123, 1958, p. 85-136 ; Pierre Cokshaw, Note sur De Dynter, dans Archives et Bibliothèques de Belgique, 69, 1-4, 1998 [1999] ; cité dans Scriptorium, 53/2, 1999, p. 167*) [FFH].
  5. Anonyme, Brut en prose : chronique de l’Angleterre depuis les origines troyennes jusqu’à 1272 dans sa version originale et 1333 dans sa révision ; traduite en anglais à la fin du 14e s. Il existe également une traduction latine contenue dans 20 mss. : Lister Matheson, The Prose "Brut" : The Development of a Middle English Chronicle, Tempe, Arizona Center for Medieval and Renaissance Studies (Medieval and Renaissance Texts and Studies, 180), 1998 ; Julian Luxford, « A previously unlisted manuscript of the Latin Brut chronicle with Sherborne continuation », Medium Ævum, 71, 2002, p. 286-293.[signalé par LB]
  6. Anonyme, Calila et Dimna, traduit en latin par Raymond de Béziers, d’après une version castillane tirée de l’arabe. Cette traduction est conservée dans deux manuscrits : Paris, BnF, lat. 8504 “Codex membranaceus, olim Mazarinaeus. Ibi continetur fabula romanensis de Calila et Dina, ex hispanico idiomate in latinum a Raymundo de Biterris, Physico, conversa, atque Philippo Pulchro, Francorum Regi, nuncupata. Is codex anno 1313 exaratus est.” (ms. illustré ; voir Elisabeth Lalou, "La miniature du manuscrit latin 8504 de la Bibliothèque nationale de France : le fils ou le frère ?", dans Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1999, p. 121-122) et lat. 8505 “Codex chartaceus, olim Mazarinaeus. Ibi continetur fabula romanensis de Dina et Calila : interprete Raymundo de Biterris ; initium desideratur. Is codex anno 1496 exaratus est.” (voir éd. L. Hervieux, Les fabulistes latins, t. V, 1899). Par ailleurs, une traduction grecque due au médecin et astrologue byzantin Syméon Seth (XIe siècle) d’après une version arabe est traduite en latin par le père Pierre Poussines (1609-1686) s.j. sous le titre Specimen sapientiae Indorum veterum  (Rome, 1666). [signalé par Antoine Haaker].
  7. Anonyme, Chronicon de Dalimil : la chronique rimée dite de Dalimil, composée vers 1310, regardée comme la première chronique en langue tchèque et qu’on attribue aujourd’hui à un chevalier de l’ordre de Jérusalem, a été traduite en latin (traducteur inconnu) et illustrée par un enlumineur lié à des ateliers italiens des années 1330. Le manuscrit, passé en vente publique à Paris, a été acheté par la Bibliothèque nationale tchèque (Prague, Bibliothèque nationale tchèque, XII. E. 17) ; il existe aussi deux versions en allemand de cette chronique, l’une en vers, écrite entre 1342 et 1346, l’autre en prose, de la première moitié du XVe siècle. Voir Zdenek Uhlir, Dalimilova kronika : parizsky zlomek latinského prekladu, Prague, Narodni knihovna C. R., 2005, 28 p. fac-similé (CR M. Henry, dans Scriptorium, 60/1, 2006, p. 124*-125*) [signalé par JPR].
  8. Anonyme, Chronique du Pseudo-Turpin. Une des rédactions françaises remaniées de cette légende est entrée dans la tradition historique latine de Saint-Denis, au premier tiers du 13e s., avant d’être reprise dans les Grandes chroniques de France. [signalée par Olivier Collet].
  9. Anonyme, lo Codi (vers 1165), version provençale abrégée de la Summa Codicis de Justinien, traduction latine (après 1158 ? ou vers 1176 ?) par Richard de Pise. Sur cette traduction latine viendront se greffer une rétro-traduction en langue d’oc et une traduction en dialecte dauphinois (A. Vernet, p. 233) : voir La Somme du Code. Texte dauphinois de la région de Grenoble publié d’après un manuscrit du XIIIe siècle appartenant à la bibliothèque du château d’Uriage, éd. Louis Royer et Antoine Thomas, Paris, 1929, p. XVI-XVII.
  10. Anonyme, Cycle des Sept sages de Rome : * une rédaction française, aujourd’hui perdue et appartenant à la famille S du Cycle des Sept sages de Rome, a servi de modèle à une traduction latine intitulée Historia de septem sapientibus, inserrée dans la rubrique Femina de la Scala cœli , composée par Jean Gobi le Jeune entre 1323 et 1330 : il s’agit de l’exemplum 520 (voir La Scala cœli de Jean Gobi, ed. Marie-Anne Polo de Beaulieu, Paris, 1991). * une rédaction italienne, appartenant à la même famille S du Cycle des Sept sages de Rome et aujourd’hui perdue, est à l’origine d’une autre traduction latine , conservée dans de nombreux manuscrits du 14e siècle, et a fait l’objet d’une édition moderne (voir Adolfo Mussafia, Beiträge zur Literatur der Sieben weisen Meister, dans Sitzungsberiche der philosophish-historischen Klasse der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften (Wien), t. 57 [1867], p. 94-118 [37-118]) [signalé par Patricia Cañizares Ferriz].
  11. Anonyme, Danse Macabre : imprimé à Paris par l’imprimeur-libraire Guy Marchant, pour Geoffroy de Marnef, six fois entre 1485 et 1492, ce poème français est traduit en latin sous le titre Chorea ab eximio Macabro versibus alemanicis edita et a Petro Desrey trecacio quod a[m] oratore nuper emendata (Paris, Guy Marchant, 1490, [16]ff., in 8° ; HC 10415 ; GW 7957) (voir : Hélène Colleu, La version latine de la "Danse macabre" de Guy Marchant. Transcription et étude comparée, Université d’Orléans, UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines, Mémoire de Master 2, année 2016-2017) [signalé par FFH].
  12. Anonyme, De statu, conditione ac regimine magni Canis, traduit en latin (de l’italien) par l’archevêque de Salerne, dans les années 1330, puis traduit en français par Jean le Long, abbé de Saint-Bertin en 1351 (Le Livre de l’estat du grant Caan). Voir C. Gadrat, De statu, conditione ac regimine magni Canis : l’original latin du "Livre de l’estat du grant Caan" et la question de l’auteur, dans BEC, t. 165/2, 2007, p. 27-43.
  13. Anonyme, Devinette française (n° 300 : Devinettes françaises du Moyen Âge, éditées par Bruno Roy, Montréal-Paris, 1977, p. 114-115, n° 300 [Cahiers d’Études médiévales, III]) ; la première partie de cette devinette - attestée en Flandre au XVe siècle - est traduite en latin par le copiste Jean Brulélou, de Pipriac près de Saint-Malo, et son texte est conservé dans le manuscrit de Leyde, BPL 138 [signalé par Bruno Roy].
  14. Anonyme, Devotio moderna, ouvrage en néerlandais traduit en latin par Johannes Busch entre 1459 et 1464 à l’occasion de la seconde rédaction de son Liber de viris illustribus (Voir Bertram Lesser, Johannes Busch : Chronist der Devotio moderna. Werkstruktur, Überlieferung, Rezeption, Francfort, etc., P.Lang, 2005, "Tradition-Reform-Innovation", 10) [renseignement donné par Jean-Pierre Rothschild].

Liste de brèves


Docta interpretatio in latinum sermonem

Docta interpretatio in latinum sermonem "Traductions savantes vers le latin" : colloque organisé à l’ ENSSIB les 22 et 23 novembre 2013


Parution récente

Vient de paraître :
Traduire de vernaculaire en latin au Moyen Age et à la Renaissance. Méthodes et finalités. Études réunies par Françoise Fery-Hue, Paris, École des Chartes, 2013, 342 pages (Études et rencontres de l’École des chartes, 42). ISBN 978-2-35723-035-4 - Prix France : 32€


The Medieval Translator 2013

Consacré à la traduction au sens le plus large, le récent colloque du Medieval Translator à Louvain du 8 au 12 juillet 2013 :
The Medieval Translator 2013 / The Cardiff Conference on the Theory and Practice of Translation in the Middle Ages
"Translation and Authority - Authorities in Translation"
fournit de nouvelles contributions sur les traductions de vernaculaire en latin et sur l’apprentissage des langues vernaculaires à l’aide du latin


Une publication récente

Nikolaus Thurn, Neulatein und Volkssprachen. Beispiele für die Rezeption neusprachlicher Literatur durch die lateinische Dichtung Europas im 15.-16. Jh., München, Wilhelm Fink, 510 p. (Humanistische Bibliothek, Texte und Abhandlungen, 61).